UN JOUR

Un jour. 

Le 6 février 2017.  

Plus précisément la matinée du 6 février 2017. 

Je suis là depuis deux jours. Le 5 février, le temps est couvert, la burle souffle.

Au réveil, le 6 février, tout est calme. Il a neigé cette nuit.

Le ciel est toujours noir mais il faut partir. Il est huit heures, la voiture démarre et les premiers kilomètres vers le col s’effectuent sur une mince couche de neige.

Puis tout devient plus compliqué, la neige s’est amoncelée par endroits en congères barrant une partie de la route. De nombreux arrêts sont nécessaires pour évaluer la possibilité de passer. La lumière est absente, la neige grise, les paysages uniformément vides. 

Il est maintenant neuf heures, le GPS indique mon arrivée au col.

Je trouve un petit renfoncement pour stationner. 

Je commence à marcher et photographie un ruisseau qu’une lumière très lointaine ne peut atteindre. Quelques arbres isolés attirent mon regard. J’attends.

Il est 10 heures. Les nuages sont en mouvement et cette lumière qui était lointaine inonde maintenant par touches le paysage qui est sous mes yeux. Je suis prêt.