C’est au printemps que je découvre le plateau de l’Aubrac. Au mois de mai, les tapis de jonquilles et narcisses sous un ciel sans nuages transforment le paysage en explosion de couleurs jaunes, vertes et bleues. Cette première rencontre sera suivie d’une longue série ; ce plateau traversé de chemins, de murets et clôtures est toujours difficile à photographier.
En été, si le réveil extrêmement matinal n’est pas freiné par la savoureuse digestion de quelque plat régional, les lumières de l’aube invitent à l’admiration, toujours douces sur les herbes jaune paille. L’Aubrac, la vache, a remplacé les jonquilles et après le rose fugitif, le jaune et le bleu séparent le paysage.
Les brumes se font plus présentes à l’automne, les couleurs varient au gré du temps. Douces aux extrêmes du jour, l’orange et la rouge deviennent éclatantes dans la journée et la pluie qui s’invite redonne un nouvel éclat à la végétation.
Puis vient l’hiver. Les noirs des arbres se mêlent aux blancs de la neige et du givre dans un combat que le soleil arbitre. Le plateau isole alors les détails pour nous les présenter dans un écrin blanc.